Nous versons, avec son autorisation, cette pièce au dossier de l’hôpital :
cliquez sur le lien pour accéder au courrier : 111031 ABDO à ALLEGRE dir LRAR
Du grain à moudre pour Daniel FORESTIER.
Ambert au centre remercie ceux qui enrichissent le débat, quelle que soit l’opinion qu’ils expriment : « c’est de la confrontation des idées que naissent de nouvelles idées ».
Il manque visiblement quelque chose ! Un lien peut être ?
Merci à « Fultrix » que j’ai toujours beaucoup de plaisir à croiser sur ce site… et sur d’autres !
Encore une fois, le fonctionnement d’un établissement hospitalier ne répond pas à des transactions de gré à gré entre un praticien (ou même plusieurs) et un directeur ou ses tutelles administratives, mais à des instances décisionnelles au sein desquelles se prennent les décisions, entre membres officiellement nommés et ayant accepté ces responsabilités.
Pour mémoire, le nombre des interventions chirurgicales sous anesthésie souhaitées par la population ambertoise se montait lors des dernières évaluations à environ trois par semaine (86% de taux de fuite) et ne justifie pas la présence de deux chirurgiens à temps plein. Dans les faits la demande actuelle de la population consiste en des interventions de chirurgie spécialisée qui ne se font pas à l’hôpital d’Ambert.
Il n’y a eu aucun « empêchement » ni en personnel ou équipement, mais des arrêts maladie de personnel de bloc et des demandes de changement de carrière qui ont fait que les possibilités d’aligner en parallèle deux équipes de bloc ne peuvent plus exister. De surcroît, les possibilités d’avoir un anesthésiste dépendent du nombre des anesthésistes de Thiers dans le cadre du Groupement de Coopération Sanitaire, et il y a également à Thiers un plateau technique à faire tourner.
Une qualification en Chirurgie générale a donc, dans les faits, moins attiré la population d’Ambert que des chirurgiens spécialisés en orthopédie, digestif, urologie, vasculaire, etc… qui ne font que ce qui touche à leur domaine, et le font donc souvent, et bien.
La communauté médicale de l’hôpital réunie en Commission Médicale d’Établissement en a donc tiré les conclusions pratiques, en répondant aussi à la demande de la population. Il y a des situations où l’offre d’un service ne crée pas forcément une demande ; il vaut mieux s’adapter à une demande réelle en créant une offre différente, sinon on risque de perfuser une activité (sans résultat attendu) pour laisser exsangues les autres.
Le service de chirurgie tel que nous l’avons connu à la fin des années 90, comprenant deux chirurgiens généralistes, trois anesthésistes, et associé à une activité gynéco-obstétricale avec deux gynécologues sur le site n’existera donc plus sous le même aspect, mais il s’agit d’une évolution naturelle, liée à l’évolution des comportements des malades, à la démographie médicale et à sa féminisation, et à l’état des finances de la sécurité sociale et de la Santé Publique en général.
Les urgentistes ne sont pas chirurgiens, ni anesthésistes, mais ils sont capable de gérer l’urgence et la réanimation ; l’équipe de SMUR peut endormir les patients, les mettre sous respirateur artificiel, calmer leur douleur, et transporter les blessés en toute sécurité. La sécurité des Ambertois n’est donc pas mise en cause. Lorsqu’on se promène sur les crêtes, il vaut mieux voir arriver en cas d’accident le SMUR plutôt que le chirurgien généraliste; et si le SMUR peut transporter, il peut transporter partout, et d’abord là où le patient a le plus de chances c’est à dire vers le spécialiste.
Aucune infirmière instrumentiste n’a été obligée de travailler à Thiers ; c’est une décision de la part de ces personnes, face à une pénurie du travail à Ambert, et afin de conserver leur savoir et pratique ; idem pour le travail partagé avec la maison de retraite. Lorsqu’on ne peut offrir une activité chaque jour, peut on accepter de payer les gens à ne rien faire, ou les mettre à la porte ? Et peut on refuser qu’une personne se positionne sur une demande de mutation effectuée dans les règles administratives, sur des postes légalement publiés au tour de mutation annuel ?
L’organisation du service de chirurgie ne correspond pas à un service de convalescence, c’est plutôt la faible activité de chirurgie qui a nécessité de ne pas laisser inoccupés les lits du service pour ne pas être obligé de faire un plan social. Ces lits ont donc pu accueillir non seulement des convalescents, mais également des patients de médecine ou de l’Unité ‘Hospitalisation de Courte Durée. Les personnels qui y travaillent ont ainsi été rassurés sur leur avenir, et l’activité de l ‘établissement a pu en être renforcée. Il n’a jamais été question de fermer le service de Chirurgie, mais bien de le restructurer.
Depuis plusieurs années, la sécurité des patients en chirurgie est couverte pendant la permanence des soins (nuits, dimanche et fériés) par les urgentistes, qui répondent aux appels des infirmières de tout l’hôpital en cas de dégradation de l’état d’un patient. Aucun appel n’a eu lieu pour un motif chirurgical, mais à chaque fois pour un motif médical. Le maintien d’une astreinte chirurgicale (environ 80000 euros par an dont le financement avait été stoppé par l’ARS fin 2010), s’est fait pendant six mois supplémentaires, sur financement propre de l’hôpital, durant lesquels, en février 2011, une solution de travailler à Thiers deux jours par semaine en maintenant les astreintes du vendredi soir au lundi a été proposée au chirurgien. Ce dernier à refusé la proposition, en demandant plus d’astreintes. Les instances du Groupement de Coopération Sanitaire en ont pris acte.
Encore une fois, nous ne sommes pas dans une situation où l’on peut envisager une négociation, un marchandage, ou de petits arrangements sous le manteau : la Cour des Comptes est passé par là, et les praticiens et le directeur de l’époque qui ont été jugés ne s’en souviennent que trop. Le fonctionnement normal de l’hôpital passe par les instances légales, et des décisions prises à la majorité, voire l’unanimité des présents. Un praticien qui ne veut pas suivre les avis de ces instances se met de facto en dehors du fonctionnement normal et autorisé de notre établissement public de santé.
La demande de mise en affectation de recherche d’emploi que mentionne le Docteur Abdo correspond à son refus acté des propositions qui lui ont été faites en instances en février 2011, à son nouveau refus des propositions qui lui ont été faites en septembre dernier (proposition d’une « grille hebdomadaire » non « négociable » de temps de travail partagé entre Thiers et Ambert). Après deux refus consécutifs du praticien de travailler selon la nouvelle organisation, la direction a pris les mesures qui en découlaient, selon les statuts parfaitement respectés des praticiens hospitaliers (Code de la Santé Publique).
Il ne s’agit ni d’une sanction disciplinaire, ni d’une sanction administrative, mais d’une adaptation de l’établissement aux besoins de la population, qui ne sont pas nécessairement identiques aux besoins d’un seul et unique praticien ; ce dernier conserve par ailleurs son droit d’aller pratiquer la chirurgie générale, dans un établissement qui aura besoin d’une telle compétence, et qui le fera savoir par la voie normale du recrutement.
Enfin, il n’est absolument pas possible qu’un praticien qui n’est titulaire ni de la Capacité d’Aide Médicale Urgente (CAMU) ni du diplôme nouvellement créé pour les jeunes générations de médecins (DESC de médecine d’urgence) soit affecté comme médecin des urgences. Seuls les urgentistes disposant d’un de ces deux diplômes ont l’autorisation administrative (reflet de leur compétence réelle en ce domaine) de travailler au sein des urgences ou du SMUR.
Par ailleurs, les besoins actuels de l’établissement en ce qui concerne les endoscopies digestives sont entièrement couverts par l’activité bi-hebdomadaire d’endoscopie pratiquée par les médecins spécialistes en ce domaine (gastro-entérologues). On voit mal comment justifier auprès des patients la validité et le sérieux d’une endoscopie dont la pratique aurait été apprise en une semaine de « séminaire » alors qu’une formation de gastro-entérologue nécessite quatre années d’internat au sein de services spécialisés.
La difficile alchimie qui permettra à notre hôpital de se développer continuera certainement à faire émerger des remarques, des objections, voire des mécontentements ou des oppositions féroces, malgré toutes les tentatives d’explication, de conciliation, d’adaptation aux personnes et aux caractères, et les multiples acteurs (tutelles, ordre des médecins, élus, professionnels de santé, représentants des usagers…). Cette nouvelle organisation a le mérite de vouloir s’adapter aux besoins réels de la population, qui pourront encore évoluer au fil des années. C’est pourquoi ce premier (depuis quinze ans!) projet médical de l’hôpital d’Ambert présenté à l’ARS le 7 novembre et en cours de validation par les tutelles doit être une consécration de la volonté de toute une communauté médicale d’aller de l’avant et de ne pas s’ancrer dans un conservatisme obsolète ou des considérations d’intérêt personnel.
La validation de ce projet médical, que nous espérons officielle dans un bref délai, fera l’objet d’une communication explicite aux personnels, aux élus, et à la population ambertoise.
Dans cette attente nous continuerons à exercer consciencieusement notre métier, pour le bien de tous.
Docteur Olivier Delorme
Président de la Commission Médicale d’Établissement
Vice-Président du Directoire
Hôpital d’Ambert
Merci à ces deux praticiens de nous apporter de la façon la plus complète possible les informations dont ils disposent, pour ainsi dire en temps réel.
L’un et l’autre s’appuient sur la volonté de la population en termes de demande médicale, et notamment chirurgicale : il est probable que les attentes réelles de la population se situent quelque part entre les attentes que les uns et les autres observent. Pour s’en assurer, il est essentiel que le personnel de l’hôpital et les patients potientiels prennent la parole sur ce dossier : je suis personnellement déçu et étonné de l’absence de participation du personnel de l’hôpital sur ce dossier. Ambert au centre va creuser dans cette direction.
[…]
Le projet médical […] est la transformation du service de chirurgie en service de convalescence. Les risques chirurgicaux sont évidents pour un chirurgien, […]
Pas toujours simple de maintenir le dialogue quand les opinions sont aussi clairement tranchées- et affirmées – … La prochaine étape est certainement la parution du projet d’établissement qui permettra de poser des mots et des actions sur des craintes ou des espérances… Je persiste cependant à m’interroger sur l’absence totale de participation à ce débat d’autres acteurs de l’hôpital d’Ambert, ce qui ne va clairement pas de mon point de vue dans le sens voulu par Ambert au centre.
Le projet médical a été expliqué plusieurs fois au personnel du service de chirurgie, pour la partie qui concerne la chirurgie. Il n’a pas soulevé d’opposition au sein du personnel paramédical (du moins pas devant moi) car il été bien compris que les lits ne resteront pas vides et que des soins chirurgicaux continueront à être apportés aux patients; les conditions de travail du personnel paramédical ne devraient donc quasiment pas être modifiées.